La route du non retour

30 Janvier 2019

Guire Abdel Constant alias Constantin Writter , une jeune plume africaine

Après la dédicace de son roman, le 4 décembre 2018 à l'université Aube Nouvelle de Ouagadougou , je me suis rapproché du jeune auteur pour en savoir plus sur sa carrière d'écrivain qui vient ainsi de commencer.

Né le 09 juin 1997 à Ouagadougou , Guire Abdel Constant alias Constantin Writter a vu son premier roman " La route du non retour " publié par " Les éditions Ecovie " au Burkina Faso . Il nous a livré quelques secrets sur sa jeune carrière d'écrivain .

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis GUIRE Abdel Constant alias Constantin WRITTER. Je suis né le 09 juin 1997 à Ouagadougou au Burkina Faso et je suis burkinabè. Je suis étudiant en 2e année de Droit Option Privé au sein de l’université Aube Nouvelle à Ouagadougou.

Quand avez-vous commencé à écrire ?

J’ai commencé à écrire en classe de 4e. J’ai commencé à écrire des textes poétiques puis peu de temps après j’ai entamé la rédaction de ma première œuvre romanesque.

Avez-vous été soutenue dans votre initiative de devenir écrivain ?

J’ai été énormément soutenu dans la réalisation de ce projet. En 2016, alors que j’étais en classe de 1ère A4 (série littéraire, Philosophie et Lettres), j’ai été retenu pour participer à l’émission télévisée « Tableau d’Honneur ». J’ai été, par cette occasion, parrainé par Isidore BOUGMA, qui était Chargé de mission à l’ambassade de Taïwan et aujourd’hui l’un des représentants de la société POLYGONE et Nazi KABORE, auteur, formateur et fondateur des Editions ECOVIE qui me promit d’éditer mon livre. C’est ainsi que je lui ai envoyé le manuscrit en septembre 2016 et il a pris entièrement en charge l’édition du livre.

Comment vous est venue l’idée de ce livre ?

C’est l’expérience de certains proches qui m’a amené à écrire le livre. En effet, j’ai deux cousins qui sont allés aux Etats-Unis d’Amérique, il y a à peine une dizaine d’année. L’aîné est d’abord parti puis ensuite le cadet. Quelques années après leur départ, j’ai reçu la nouvelle selon laquelle l’aîné était dans le coma suite à une agression par des individus non identifiés (à l’heure où je vous parle, il est toujours sous traitement et dans le coma). Le cadet reviendra après mais malheureusement dans un cercueil parce qu’il a été mêlé à une affaire de vente de drogue et il a été assassiné. Touché par cette tragédie, j’ai décidé de très vite saisir ma plume pour sensibiliser tous les jeunes qui veulent impérativement aller à l’exil afin de découvrir le paradis. Le paradis, c’est nous qui le créons. Nous ne le découvrons pas.

Parlez-nous brièvement de votre livre !

La route du non-retour est un roman réaliste de 197 pages composé de plusieurs histoires fascinantes renfermées dans deux(02) parties ; la première partie contenant douze(12) chapitres et la seconde cinq(05). Mais la particularité de cet ouvrage, c’est qu’il contient un message sincère, riche et poignant. Je vous propose donc une vue d’ensemble:

Personnage principal de l’œuvre, Dantani est, à sa naissance, abandonné par sa mère. Il est recueilli par une femme stérile qui, avec l’accord de son mari, l’adopte. Tout au long de son cursus scolaire, il brille de mille feux en classe. Les filles lui courent après. En classe de première, alors qu’il vient d’avoir ses 19 ans, deux filles rivales tombent coup sur coup amoureux de lui en l’espace de vingt-quatre heures. La première, Kéren Happuc, aime sincèrement Dantani, et inversement. La seconde, La Méduse, joue à la séductrice. Trois mois plus tard, Kéren annonce à Dantani qu’elle est enceinte. Que faire ? Dantani n’est pas homme à fuir ses responsabilités, encore moins à abandonner dans le pétrin celle qu’il aime de tout son cœur. Mais, du côté du garçon comme de celui de la fille, les parents sont mécontents de la situation fâcheuse. Dantani prend la résolution de gagner l’Europe, pour chercher fortune, afin de revenir s’occuper de sa fiancée et de leur enfant.
Un matin, et après une première tentative qui avait échoué, il embarque dans un car en partance pour Niamey, pour emprunter l’itinéraire connu dans la sous-région pour rejoindre l’Europe. Il s’aventure ainsi sur « la route du non-retour ». Depuis son pays natal jusqu’en France où il termine son périple, en passant par l’Algérie, le Maroc et l’Espagne, le chemin est long et lent, car jonché de difficultés de toutes sortes. Dantani vit mille et une péripéties : frayeurs, souffrances, frustrations, méchanceté, famine, soif, exploitation de l’homme par l’homme confinant à l’esclavage, etc. Cependant, au bout du périple, Dantani parvient à réunir un petit pactole, qui lui permet de revenir dans son pays natal. Il retrouve sa famille adoptive et sa propre famille composée de sa femme et de leur enfant, qui l’attendent depuis 22 ans et surtout son cousin Modibo devenu Président. La vie se présente désormais en rose. Comme quoi, l’audace et le risque paient.

Avez-vous écrit ce livre pour témoigner d'un fait particulier ?

L’ensemble de l’œuvre est fictif. Toutefois, dans une approche réaliste, je me suis inspiré de certains faits réels afin de joindre l’utile à l’agréable. En m’inspirant de ces faits, j’avais pour propos essentiel l’agrémentation de mon récit.

Quel auteur vous a inspiré à devenir écrivain?

L’écrivain qui m’a inspiré est David Lodge avec son recueil de nouvelles " L’homme qui ne voulait plus de lever " . J’ai trouvé l’ouvrage très intéressant et j’ai été séduit par sa manière d’agencer les histoires et de captiver ses lecteurs.

Quel est votre roman/poème préféré ?

Mon roman préféré est " Le monde s’effondre " de Chinua Achebe. Mon poème préféré est La parole dite de Madeleine de LALLE.

Quels sont vos projets pour le futur ?

Le message que je lance dans mon livre est clair. En tant que jeunes, nous devons nous battre en Afrique et développer nous-même nos pays. Le soutien sincère et efficace ne pourra venir que de nous-même. Dans cette logique, je suis des formations sur l’éditorial et l’entreprenariat afin de créer une maison d’édition pour éditer, moi-même, mes prochains ouvrages.

Judicaël Akpado